Profession
La profession d’ergothérapeute est légalisée par un référentiel de compétences, un Diplôme d’Etat (Arrêté du 5 juillet 2010) et l’inscription au livre IV du Code de la Santé (Loi 95-116 du 4 février 1995).
Objectifs et principes d’intervention
L’ergothérapeute est un professionnel de santé. L’ergothérapie s’exerce dans les secteurs sanitaire et social et se fonde sur le lien qui existe entre l’activité humaine et la santé. Elle prend en compte l’interaction personne – activité – environnement. L’activité s’entend selon la définition du terme anglo-saxon « occupation » : « un groupe d’activités, culturellement dénommées, qui ont une valeur personnelle et socio-culturelle et qui sont le support de la participation à la société ». Elles comprennent notamment les soins personnels, le travail et les loisirs. L’ergothérapie intervient en faveur d’une personne ou d’un groupe de personnes dans un environnement médical, professionnel, éducatif ou social.
L’objectif de l’ergothérapie est de maintenir, de restaurer et de permettre les activités humaines de manière sécurisée, autonome et efficace, et, ainsi, de prévenir, réduire ou supprimer les situations de handicap pour les personnes, en tenant compte de leurs habitudes de vie et de leur environnement. L’ergothérapeute est l’intermédiaire entre les besoins d’adaptation de la personne et les exigences de la vie quotidienne en société. Il collabore avec la personne et son entourage, l’équipe médicale et paramédicale, les intervenants dans le champ social, économique et éducatif afin d’établir des projets d’intervention pertinents. L’ergothérapeute agit sur prescription médicale lorsque la nature des activités qu’il conduit l’exige.
L’ergothérapeute accompagne la personne dans l’élaboration de son projet de vie en proposant un cadre d’intervention repéré dans le temps et dans l’espace. Il s’attache à recevoir le consentement éclairé du bénéficiaire de son intervention.
L’ergothérapeute évalue les intégrités, les déficiences, les limitations d’activité et les restrictions de participation des personnes ou des groupes de personnes, en prenant en compte les âges, les données pathologiques, les environnements humains et matériels, et les habitudes de vie. Il élabore ainsi un diagnostic ergothérapique.
L’ergothérapeute exploite le potentiel thérapeutique de l’activité en permettant aux personnes de s’engager dans des activités qui sont importantes pour elles selon leur environnement humain et matériel, leur histoire et leur projet de vie. Ces activités, qu’elles soient à visée de soins personnels, de productivité ou de loisirs, favorisent l’entretien et l’amélioration des fonctions, et réduisent les limitations fonctionnelles. Elles développent les capacités résiduelles, sollicitent les ressources d’adaptation et d’évolution et ainsi permettent aux personnes de conserver ou développer leur potentiel physique, cognitif, sensoriel, psychique et relationnel, d’indépendance et d’autonomie.
Supports techniques
L’ergothérapeute utilise des exercices, des jeux, des activités d’artisanat, des activités projectives ou des mises en situation d’activités quotidiennes, des tâches domestiques, des gestes professionnels, des activités sociales, culturelles ou sportives… Tout au long de ces mises en situation, l’ergothérapeute évalue la personne en activité dans son environnement. Selon les nécessités, il apporte des conseils et adapte les éléments liés à la personne, à l’activité ou à l’environnement pour favoriser une activité adaptée et sécurisée et lutter contre les situations de handicap.
Pour faciliter l’engagement dans les activités et leur réalisation, l’ergothérapeute étudie, conçoit et aménage l’environnement pour le rendre facilitant et accessible. Il préconise et utilise des appareillages de série, des aides techniques ou animalières, et des assistances technologiques. Dans un cadre exclusivement institutionnel, en l’absence d’une orientation médicale impliquant un professionnel de l’appareillage, l’ergothérapeute conçoit et réalise du petit appareillage provisoire, extemporané et adapté à la morphologie du patient sans utilisation de la technique du moulage : orthèses à visée fonctionnelle ou de positionnement et orthèses à visée d’aide technique.